Page:Contes de l Ille et Vilaine.djvu/224

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Or, il n’y a pas plus de cinquante ans, les filles de la Robinais aimaient trop la danse, il faut bien le reconnaître. Elles se réunissaient le dimanche soir, et souvent même plusieurs fois par semaine, tantôt chez l’une, tantôt chez l’autre, pour se divertir jusqu’à une heure assez avancée de la nuit.

Les gars non seulement du village, mais de tous les environs, venaient à ces réjouissances.

Un soir, on fut bien surpris de voir arriver un beau monsieur, qui demanda la permission de prendre part à la danse. Comme il avait fait sa demande bien poliment, on ne le refusa point et même bientôt ce fut à qui danserait avec lui, tant il était aimable.

À partir de ce jour, il assista à toutes les fêtes. On ne savait ni qui il était, ni d’où il venait ; mais il était si gai, si plein d’entrain qu’il avait su enjôler tout le monde.

Cependant les jeunesses qui dansaient avec lui, cessaient d’aimer le travail, ne songeaient qu’au plaisir et se faisaient belles pour plaire au monsieur.

Plusieurs d’entre elles quittèrent le pays et