Page:Contes de l Ille et Vilaine.djvu/232

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La vieille, tout épeurée, lui ouvrit, et lui demanda ce qu’il désirait.

— Voici un épi de blé, dit-il, que je vous prie de me garder. Je viendrai le chercher dans la vesprée.

La bonne femme lui répondit selon la coutume du pays :

— Mettez-le là.

Il ne lui sera fait ni bien, ni ma (mal).

Malheureusement la vieille eut besoin de se rendre à la fontaine chercher de l’eau pour délayer sa farine de blé noir, afin de faire de la galette, et, pendant son absence, sa poule mangea l’épi de blé.

À son retour, la pauvre femme jeta les hauts cris en voyant ce qui était arrivé, et s’arracha les cheveux de désespoir.

Elle en était là de ses lamentations quand le sorcier ouvrit la porte et réclama son épi.

— Mon doux Jésus ! s’écria la vieille, je ne l’ai plus. Je suis sortie une minute, et pendant ce temps, ma poule l’a mangé.

— Ça m’est égal, répondit Mirlificochet, mais comme j’ai pour habitude de reprendre mon bien partout où je le trouve, j’emporte