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Page:Contes de l Ille et Vilaine.djvu/240

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En voici un exemple, qui vous sera certifié par les vieilles gens de la paroisse de Bruz qui, tous, l’ont entendu raconter dans leur enfance.

Un meneur de loups jura de se venger d’un fermier de Montival, qui lui avait attiré des désagréments. Ce dernier avait pour habitude de mettre, la nuit, ses chevaux à paître dans la prairie de la Planche, qui dépendait de sa ferme. Le sorcier, sachant cela, dit un jour, dans un cabaret, que la nuit suivante il mènerait ses loups se promener de ce côté. Le fermier en fut informé et, le soir, armé d’un fusil, il alla se cacher dans les branches d’un ormeau.

Le meneur de loups arriva, à son tour, avec sa meute. Il se mit à califourchon sur l’échalier du pré et dit à ses animaux : « Allez, mes amis, et surtout choisissez le plus gras. »

À peine eut-il achevé ces mots qu’il reçut un coup de feu qui l’étendit par terre. Fut-il tué ? On n’a jamais pu le savoir.

Au bruit de la détonation, les loups, au lieu de se sauver, revinrent près de leur