Page:Contes de l Ille et Vilaine.djvu/250

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tite qu’une belette et enfin disparut aux yeux du vieillard ébahi.

Autrefois, sur la route de Monteurs, tout à l’entrée du bourg, lorsque des voyageurs passaient entre onze heures et minuit, ils apercevaient près d’un échalier une ombre qui s’avançait sur eux, les rouait de coups et disparaissait ensuite en riant aux éclats, c’était toujours Martine, la bête de Montours.

Un robuste gaillard voulut s’assurer, par lui-même, s’il était vrai que cette bête terrassait tout le monde et, une nuit, il se rendit à l’endroit qu’elle choisissait pour ses promenades nocturnes. C’était en décembre ; il faisait un froid à ne pas mettre un chien dehors, et ne voyant rien auprès de l’échalier, il dit tout haut : — Où est donc la bête qui jette tout le monde à bas ? — La voici ! répondit une grosse voix, et aussitôt une lutte terrible s’engagea. Quel en fut le vainqueur ? On n’en sait rien. Mais toujours est-il que l’insensé qui était allé se battre avec Martine mourut quelques jours après, refusant de raconter ce qui lui était arrivé. Les bonnes femmes qui l’ensevelirent déclarèrent qu’il n’avait aucune trace de blessures sur le corps.