Page:Contes de l Ille et Vilaine.djvu/270

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tout à coup, les assiégés les attaquèrent par dernière et les jetèrent dans les étangs.

Plus tard, la Lohière fut possédée par Mlle Jeannette de la Piphardière, une belle fille dans son temps, paraît-il, mais aussi méchante qu’elle était jolie.

Jeannette s’en allait toujours escortée de deux chiens, grands comme des génisses, qu’elle excitait et lançait sur les personnes qui lui déplaisaient et qui ne tardaient pas à être dévorées par les molosses.

Les étrangers ou les malheureux qui se permettaient d’entrer au château sans la permission de Mlle de la Piphardière ne reparaissaient plus dans le pays. Ils étaient ou mangés par les chiens ou jetés dans les étangs quand les animaux étaient repus.

Cette femme était, en un mot, la terreur de la contrée.

À une lieue de la Lohière se trouvait le château de Querbiquet, habité par une autre demoiselle de la Piphardière, sœur de la précédente, mais qui était, elle, une véritable sainte. On eût dit qu’elle avait été créée et mise au monde pour racheter les fautes de sa sœur.