Page:Contes de l Ille et Vilaine.djvu/273

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tehel, trouva dans le bourg, près du cimetière entourant l’église, un mouton qui lui barra le passage. Las de pousser inutilement devant lui cet animal qui s’obstinait à rester en place, le sacristain lui asséna un coup de bâton sur le dos. Mal lui en prit : le mouton, qui semblait tout petit, s’allongea soudain, grossit à vue d’œil, s’élança sur l’homme, lui posa les pieds de devant sur les épaules en cherchant à l’écraser de son poids qui devenait de plus en plus lourd.

« C’est la Piphardière », pensa Moinard, et comme il avait entendu dire qu’elle n’avait plus aucun pouvoir dans le cimetière, à cause de la sainteté du lieu, il s’en approcha insensiblement, et parvint bientôt à franchir la pierre qui l’en séparait. En effet le mouton s’enfuit ; mais chaque fois que le sacristain cherchait à sortir, soit d’un côté, soit d’un autre, il rencontrait toujours le bélier qui lui montrait ses cornes. Force lui fut de passer la nuit au milieu des tombes.

Jeannette se promenait aussi souvent dans les appartements du château de la Lohière, où elle éteignait les lumières, enlevait les