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En voyant son homme défunt et tout ce désarroi chez elle, la fermière du Plessix-Godard se mit à braire à son tour et à maudire sa voisine : « Je lui avais promis un boisseau de grain râtis, puis chupé, mais la mâtine n’aura ren du tout. »

(Conté par Marguerite Courtillon,
fermière à Montru en Poligné).


LES TROIS RENCONTRES

Un vieux bûcheron et sa femme habitaient une cabane au fond d’un bois, et travaillaient du matin au soir pour élever leur famille composée de trois garçons.

Lorsque ceux-ci furent suffisamment grands et forts pour gagner leur vie leur père les réunit tous trois et leur dit : « Mes enfants, le moment est venu pour vous de quitter la maison paternelle afin d’aller apprendre un métier. Nous vieillissons, votre mère et moi, et nous ne pouvons plus que difficilement pourvoir à votre existence. »

— Moi, répondit l’aîné, je veux être soldat.