Page:Contes de l Ille et Vilaine.djvu/29

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— Moi, dit le second, je veux être laboureur.

— Et moi, ajouta le plus jeune, je veux parcourir le monde pour voir les pays lointains.

Lorsqu’il fallut se séparer, tous versèrent d’abondantes larmes, puis bientôt les jeunes gens, un bâton de houx à la main, un petit sac sur le dos contenant une chemise et quelques hardes, s’éloignèrent chacun dans une direction différente.

Nous ne nous occuperons que du plus jeune, appelé Jean, qui s’en va, lui, à la recherche d’aventures.

C’était en été, le petit voyageur trouvait par les chemins les fruits tombés des arbres, et sur les haies les mûres sauvages qui suffisaient à sa nourriture. Il couchait, le plus souvent, sur la mousse au pied des arbres, et lorsqu’il pleuvait les paysans ne lui refusaient jamais un abri, dans la paille de l’étable ou dans le foin du grenier.

Un jour qu’il s’était endormi dans un creux de rocher au bord de la mer, il découvrit, à son réveil, un gros poisson qui allait mourir