Page:Contes de l Ille et Vilaine.djvu/297

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se rassurant les uns les autres, se remirent à table où ils furent rejoints par les bonnes femmes alléchées par l’odeur des mets qui parvenait jusqu’à elles.

Bientôt les têtes s’échauffèrent, car les mineurs boivent ferme, et les chants commencèrent.

Lorsque, vers dix heures, le marié put, sans contrarier ses amis, aller rejoindre sa femme, il rentra chez lui.

La pièce était dans l’obscurité la plus complète. Il avança doucement vers le lit, et appela sa bien-aimée par les noms les plus tendres. Personne ne lui répondit. Il approcha davantage et mit la main sur l’oreiller où il supposait que devait reposer une tête fraîche et charmante.

Il recula d’horreur : ses doigts s’étaient posés sur le crâne froid et glacé de la tête de mort.

— Ne crains rien, lui dit celle-ci : il vaut mieux, pour toi, que tu me trouves ici que celle que tu cherches, qui est possédée du démon.

Elle est partie au loin sans même songer au chagrin qu’elle allait te causer.