Page:Contes de l Ille et Vilaine.djvu/302

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

et qui m’est arrivée à moi-même. » Elle raconta ce qui précède.

De retour chez elle, les événements de la soirée lui revinrent à l’esprit, et seulement alors elle se rappela les recommandations de son confesseur. Elle regretta amèrement ce qu’elle avait fait et se mit à sa fenêtre pour s’assurer des conséquences de sa légèreté.

Hélas ! au coup de minuit, la lugubre procession, qu’elle n’avait plus revue depuis deux ans, sortit de l’église, et l’homme nu, plus triste, plus affaissé que jamais, suivait le cortège.

Le lendemain, l’infortunée couturière retrouva son drap à l’endroit où elle l’avait mis.

Elle en éprouva un si profond chagrin qu’elle tomba malade, s’alita et mourut un an après.

On assure à Vitré qu’elle fut ensevelie dans le drap qui avait servi, pendant deux ans, au revenant de Saint-Martin.

(Conté par Marie Clouet,
cuisinière à Vitré, âgée de 32 ans).