Page:Contes de l Ille et Vilaine.djvu/39

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Comme le bonhomme hésitait à répondre, supposant bien avoir affaire au diable, le petit gars, — qui n’était point bête — s’approcha de son père et lui dit tout bas : « Acceptez, mon père, je traînerai de l’aile et vous me reconnaîtrez ».

— C’est marché conclu, répondit le vieillard, qui confia son fils au voyageur.


II

Lorsque les trois ans furent expirés, le père Jacques — c’était son nom — se rendit au lieu indiqué par l’étranger et trouva celui-ci qui l’attendait. Ils entrèrent aussitôt dans un colombier où des centaines de pigeons roucoulaient et voletaient.

— Reconnaissez-vous votre fils ? demanda l’inconnu au vieillard.

Le bonhomme avait beau écarquiller les yeux et regarder de tous côtés, il ne voyait que de merveilleux pigeons faisant la roue. Tout-à-coup il aperçut dans un coin un petit pigeon maigre, malade et malpropre qui traînait une aile en marchant.