Page:Contes de l Ille et Vilaine.djvu/51

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vieille brebis naire et juchez-la au haut du grand châtaignier que voici. Écourtez ensuite les moutons, et mettez les bouts de queues à flotter sur l’étang.

Les marchands firent ce qu’on leur demandait et emmenèrent les moutons.

Le vaurien alla prévenir son maître du nouveau malheur qui venait de lui arriver.

La première idée du filassier fut de chasser le pâtou, et il aurait mis son projet à exécution, sans un voisin qui lui dit : « Envoie-le donc garder tes cochons dans la forêt de Tanouarn, et le géant qui l’habite saura bien t’en débarrasser. »

— Tu as, ma foi, raison ; il sera puni comme il le mérite.

Jean fut tout de même effrayé, quand on lui ordonna d’aller garder les cochons dans la forêt. Il avait souvent entendu parler du géant Gargantua, qui dévorait, non seulement les enfants, mais encore les personnes assez imprudentes pour s’aventurer dans ces grands bois.

Néanmoins, il partit l’oreille basse et la larme à l’œil.