Page:Contes de l Ille et Vilaine.djvu/58

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harassé de fatigue, et j’ignore où je me trouve.

— Sauvez-vous bien vite, ajouta la fille, vous êtes ici chez un ogre qui vous ferait un mauvais parti.

— Je ne crains rien, répondit l’ouvrier. Donnez-moi à souper et à coucher, vous me rendrez un signalé service.

— Entrez, dit-elle.

L’ogre — véritable géant colossal — était assis au coin de la cheminée. En voyant entrer cet étranger, il l’examina des pieds à la tête. Tout à coup il aperçut l’écriteau : Cinq cents d’un coup de poing ! « Diantre, se dit-il, ce doit être un solide gaillard ; mais c’est égal, son compte sera réglé avant demain matin. »

On donna à manger au voyageur, puis on lui montra sa chambre.

Avant de se coucher il regarda sous son lit, — affaire d’habitude, — et découvrit le corps d’un homme fraîchement assassiné.

Le compagnon attira le cadavre, le plaça dans le lit, en lui mettant un casque à mèche