Page:Contes de l Ille et Vilaine.djvu/66

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La fermière lui donna tout ce qu’elle avait promis, et s’empara de la bourse.

De retour au poulailler, le coq raconta à sa famille le copieux diner qu’il venait de faire, grâce à l’or qu’il avait trouvé.

« Imbécile ! lui dit son père, tu t’es dessaisi d’une fortune pour avoir quelques grains de blé. Une oie ne serait pas aussi bête que toi. Va-t’en, tu es indigne d’être un coq ; ne reparais devant mes yeux qu’avec la bourse d’or que tu as si sottement échangée ».

Le petit coq, tout honteux, s’en alla réclamer sa bourse, et il pleurait bien fort supposant qu’on ne la lui rendrait pas.

Chemin faisant, il rencontra un loup auquel il avait eu occasion de rendre service. Il lui raconta son histoire et le pria de lui venir en aide.

— Que faut-il faire ? demanda le loup.

— Fourre-toi dans mon ventre, répondit le coq, qui avait son idée.

— Comment cela ?

— Change-toi en grain de blé et je vais t’avaler.

Le loup prit la forme d’un grain de blé,