Page:Contes de l Ille et Vilaine.djvu/68

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fermière, monta sur une bille de bois, et se mit à crier de toutes ses forces : « Rendez-moi ma boursée d’or ! Rendez-moi ma boursée d’or ! »

Le fermier qui n’était pas patient, dit à sa femme :

— Voilà un coq qui m’ennuie.

— Renferme-le dans l’écurie, et demain nous le mettrons à la broche.

Le coq se laissa enfermer ; puis, quand la nuit fut venue, lorsque tout le bétail se trouva réuni devant les rateliers, il s’écria :

« Compère le loup, sors de mon ventre et vient te régaler. »

Le loup se rua sur les vaches, les bœufs, les chèvres, les moutons, et en fit un carnage effroyable. Une fois bien repu, en compère prudent, il prit la clef des champs.

Le lendemain matin, quand le fermier entra dans son écurie, il ne trouva pas un seul animal vivant.

Le paisan fut au désespoir, et ses cris et ses plaintes réveillèrent tous les habitants de la ferme. Sa femme arriva la première et accusa le coq de ce malheur.