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Page:Contes de l Ille et Vilaine.djvu/75

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naient rendez-vous en ces lieux, chaque nuit à pareille heure, pour se livrer à leurs ébats et à leurs danses. Il se rappela que les mortels qui voulaient les épier et les surprendre, étaient entraînés, malgré eux, dans leur ronde infernale et tombaient morts d’épuisement.

Fallait-il avancer ? Fallait-il retourner sur ses pas ? Était-ce encore possible ?

Comme il faisait ces réflexions, plusieurs nymphes sortirent des bocages qui l’entouraient, le saisirent et l’emmenèrent, bon gré, mal gré, plus mort que vif, au milieu de la Crezée, en face d’un immense brasier devant lequel le dieu des chênes se rôtissait les jambes.

Ce dernier en apercevant le nouveau venu, s’écria d ! une voix formidable : « Mortel ! que viens-tu faire ici ? »

François lui raconta, en pleurant, ses chagrins et sa méprise. Le dieu des chênes, en l’entendant, vit bien que le pauvre enfant ne mentait pas et s’attendrit à son récit, aussi lui dit-il, d’une voix presque douce, en lui désignant le feu : « Jeune homme, pique, n’y reviens pas, et fais-en bon usage. »