changea en âne. Puis il chassa devant lui la bourrique aux longues oreilles, qui baissa la tête d’un air penaud.
Arrivés au haut de la côte de Bel-Air, ils rencontrèrent un meunier qui se rendait à son moulin, chargé d’un énorme sac de grain.
Le pauvre diable n’en pouvait plus, et la sueur lui coulait sur le visage.
— Tu sembles bien fatigué, mon brave homme, lui dit le Seigneur Dieu, tu n’as donc pas d’âne à ton service ?
— Hélas ! je suis trop pauvre pour cela.
— Si tu veux je vais te louer le mien.
— Je ne demande pas mieux, si vous voulez être raisonnable.
— Je te laisserai mon âne pendant sept ans et, chaque jour, tu déposeras une obole dans une tirelire que tu me remettras à l’expiration de notre marché.
— C’est une affaire conclue, répondit le meunier, qui avait examiné la bête en détail et l’avait trouvée capable de faire un bon service.