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Page:Contes espagnols, trad. Contamine de Latour et Fouché-Delbosc, 1889.djvu/135

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la flétrit. Il laisse vivre l’homme quelques années, comme il permet à une lampe de briller dans le fond d’une crypte. Il souffle un jour sur la lampe et elle s’éteint ; il souffle sur l’homme et il meurt. Dieu aime la prière qui est la rosée de l’âme. Dieu envoie à l’enfant chrétienne le baume des larmes pour l’attendrir et le chant du rossignol pour l’encourager. »

Alors le rossignol entonna un cantique si plein de foi, que la fillette en fut toute émue, et d’abondantes larmes tombèrent comme des perles de ses paupières baissées.

Le lendemain, en pénétrant dans la caverne, elle vit un rossignol, posé sur une branche. En apercevant la fillette, le chantre des bois battit joyeusement de l’aile.

— « Salut, chanta-t-il, salut à l’enfant à qui l’amour de Dieu fait ambitionner les palmes des martyrs ! Confiance et espoir en Dieu ! Un ange annonça jadis à Abraham que sa postérité serait nombreuse comme les grains de sable de la mer et comme les étoiles du ciel ; le rossignol annonce au-