Aller au contenu

Page:Contes espagnols, trad. Contamine de Latour et Fouché-Delbosc, 1889.djvu/137

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

parfums sur la tête des jeunes bacchantes groupées aux pieds de Vénus et de Jupiter, que Vulcain protégeait de ses filets.

L’enfant était à peine arrivée, derrière le rossignol, qu’elle entendit un grand fracas. Les colonnes corinthiennes qui soutenaient l’édifice, tombèrent, brisées, entraînant la voûte à leur suite.

Et elle aperçut alors une nuée blanche qui se formait au-dessus d’une roche élevée ; la nuée s’illumina d’un reflet de pourpre, puis se déchira ainsi qu’un voile léger et saint Michel apparut, ses ailes diaphanes déployées et tenant à la main son épée de feu.

Au même moment le monceau de ruines qui restait du temple, se couvrait de mousse et de fleurs ; et le temple ne fut plus qu’un immense bloc de granit, par les crevasses duquel l’herbe sortit en abondance, humide de rosée.

Et tandis que saint-Michel, se dérobant derrière le nuage refermé, s’élevait lentement dans l’espace, ainsi qu’un aigle en son vol majestueux, le rossignol fit de nouveau entendre sa voix :