Page:Contes espagnols, trad. Contamine de Latour et Fouché-Delbosc, 1889.djvu/143

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La première année du dix-huitième siècle arriva et Charles l’Enchanté mourut, laissant, à défaut de fils, son trône à un petit-fils de Louis XIV de France, le duc d’Anjou.

Celui-ci vint en Espagne et tint sa cour à Barcelone.

Philippe V se met en chemin pour la capitale de la principauté, avec l’intention de consacrer les lois et privilèges de Barcelone ; mais il envoie une ambassade, pour avertir les conseillers qui devaient le recevoir, qu’ils n’eussent pas à user de leur droit de rester couverts, tant qu’il ne les y aurait pas invités, et que l’on ne lui remît pas les clefs de la ville, ainsi que c’était l’usage.

Barcelone reçoit cette ambassade avec colère. Si Philippe ne voulait pas que les conseillers se couvrissent devant lui, il était clair qu’il leur enlevait ce droit, c’est-à-dire cette prérogative que Charles-Quint leur avait accordée, et que ses successeurs avaient confirmée. Si Philippe ne voulait pas qu’on lui remît les clefs de la ville, c’était parce