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Page:Contes espagnols, trad. Contamine de Latour et Fouché-Delbosc, 1889.djvu/145

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d’un nouveau que la tradition nous a conservé et que sa particularité nous oblige à mentionner.

Un sous-lieutenant avait été condamné à la peine de mort. Les soldats castillans le conduisaient au lieu d’exécution, lorsque le cortège militaire rencontra une procession qu’accompagnait le Saint-Sacrement. Immédiatement, le clerc qui portait l’étendard de Dieu s’avança vers le condamné et l’en couvrit, le déclarant libre au nom du Seigneur. Le capitaine de l’escorte, sans faire attention, écarta assez irrévérencieusement le prêtre qui étendait le pardon de Dieu sur la tête du coupable, et ordonna à ses soldats de continuer leur chemin, manquant à tous les usages et prérogatives établis.

Ce ne fut pas tout. L’escorte qui emmenait l’officier le fit passer devant le palais du vice-roi, comme si le prince punissait dit un chroniqueur et non la loi qui est celle qui condamne.

Que l’on juge si, sur un peuple aussi attaché à ses principes, aussi religieux que le peuple catalan, les faits que nous venons de raconter, ajoutés à d’autres que la brièveté de cet article nous oblige