Page:Contes espagnols, trad. Contamine de Latour et Fouché-Delbosc, 1889.djvu/148

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son, qui montait précisément au monastère, le cherchant.

— Sire ! sire ! s’écria-t-il en arrêtant son cheval.

— Qu’arrive-t-il ? demanda Philippe.

— Voyez, sire !

Et le chevalier mit dans la main du roi une monnaie d’argent récemment frappée à en juger par son éclat. Au dos de cette monnaie Barcelone était représentée avec sa robe de matrone, montée sur un cheval, au-dessus d’un monceau de cadavres, et tenant dans sa main la foudre, avec laquelle elle semait la destruction et la mort dans les rangs d’une armée compacte qui formait le fond. Au revers, on voyait un roi, Philippe V, peut-être, fuyant à cheval et laissant tomber la couronne de sa tête.

— Eh bien ! demanda Philippe, que veut dire ceci ?

— Ceci veut dire, répondit le chevalier, que la cloche de Barcelone a réuni le Conseil des Cent, ceci veut dire qu’une décision importante a été prise, que la Catalogne s’est engagée à reconnaître