Page:Contes espagnols, trad. Contamine de Latour et Fouché-Delbosc, 1889.djvu/170

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robes blanches, commencent à glisser devant lui. Ce sont les moines qui se retirent du chœur, les bras croisés, le front penché, murmurant la première prière du jour.

Un moine aperçoit Ahmet et pousse un cri.

— Que notre père Saint-Bernard me protège ! Un More !… Un More dans la maison de Dieu !

— Un More ? — répètent avec terreur les autres moines.

Et tous se reculent horrifiés, faisant le signe de la croix.

Seul l’abbé s’avance.

— Qui es-tu ? lui dit-il.

— Je suis Ahmet, le fils du roi de Carlet.

— Qui t’a amené ici ?

— La tempête.

— Où allais-tu ?

— Je ne le sais pas… Je ne m’en souviens plus.

— Qui cherches-tu en ces lieux ?

— Dieu.

— Que lui veux-tu ?

— Je veux lui demander de me laisser habiter