Page:Contes espagnols, trad. Contamine de Latour et Fouché-Delbosc, 1889.djvu/19

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la marée arrivait au pont de Proudines, l’alcade de Bayonne, et l’alcade seul, devait ordonner.

Les Basques, toujours partisans de la liberté du commerce, protestèrent énergiquement contre un procédé si injuste, si arbitraire et si vexatoire ; voyant leur protestation méconnue, ils tombèrent un jour avec une indicible furie sur les gardes du pont, et les taillèrent en pièces. Les rares qui s’enfuirent purent seuls sauver leur vie.

C’est pour cela que le seigneur de Pouyanne était si furieux, pour cela qu’il frémissait de colère, pour cela qu’il criait d’une voix rauque :

— Je me vengerai ! je me vengerai !



La porte s’ouvrit, et une belle jeune fille entra dans la chambre.

Mais je me garderai bien de décrire ses charmes, qui suffiraient sûrement à enlever le sommeil à mes chers lecteurs. Ce n’est que quand on a des