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Page:Contes espagnols, trad. Contamine de Latour et Fouché-Delbosc, 1889.djvu/266

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oiseaux dans les nids et pêchait les petits poissons dans le torrent.

C’était à Ramon que Maria donnait les fruits qu’elle cueillait, les petites fleurs qu’elle trouvait.

Ils respiraient ensemble les brises pures du bois qui les caressait au passage, couraient ensemble, et se cachaient sous des charmilles, trouvant un plaisir dans chaque pierre, une jouissance dans chaque arbre, dans chaque plante un motif de satisfaction.

Ainsi se passèrent leurs premières années.

Années de bonheur que personne n’oublie jamais.

Années qui ne passent qu’une seule fois !…


VI


Un jour vint où ces simples jeux ne les satisfirent plus.

Un jour vint où, sans en savoir la cause, la tristesse les consuma.