Page:Contes espagnols, trad. Contamine de Latour et Fouché-Delbosc, 1889.djvu/36

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— Derrière ce mont, sur une hauteur qui domine la vallée. Cet étroit sentier vous y conduira.

— En connais-tu par hasard les habitants ? on dit que Rodrigo Urtiz de Lamindano a une fille fort jolie.

— Ceux qui le disent ne mentent pas : Alida de Lamindano est la plus belle des jeunes filles des alentours.

— En ce cas les amoureux ne doivent pas lui manquer.

— Elle en a beaucoup ; mais aucun n’est si noble, ni si riche, ni, d’après ce que l’on dit, si élégant que son fiancé qui sous peu doit arriver à la tour où il est attendu avec grande impatience.

— Et la belle Alida aime-t-elle ce chevalier ?

— Elle ne peut guère l’aimer : elle ne l’a jamais vu. Rodrigo de Lamindano et son intime ami Inigo de Marmex, concertèrent cet hymen quelques mois après la naissance d’Alida. Le fiancé Ochoa de Marmex comptait alors à peine neuf ans. Depuis ce jour le seigneur de Marmex et son fils ont toujours été absents du pays ; Don Inigo était au service du