Page:Contes espagnols, trad. Contamine de Latour et Fouché-Delbosc, 1889.djvu/43

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au bec d’un oiseau de proie, et des yeux brillants qui ont une expression de méchanceté répulsive, de dureté, d’orgueil.

Rodrigo de Lamindano présente le chevalier à ces dames, celles-ci le reçoivent courtoisement, et le chevalier de Marmex commence une conversation animée avec l’épouse momifiée de son hôte.

Alida le regarde à la dérobée, et paraît satisfaite de son examen. C’est qu’en vérité Ochoa de Marmex est un fort beau garçon, et que son luxueux vêtement noir et les armes brillantes qu’il porte rehaussent la beauté de sa face et la majesté de son maintien.

— Comment se fait-il, mon noble ami, s’exclame le seigneur de Lamindano, que vous soyez venu seul ? Comment se fait-il que même un simple écuyer ne vous accompagne pas ?

— J’ai laissé mes serviteurs dans la maison de mon allié Gonzalo de Idokiliz, où j’habiterai jusqu’au jour de mes noces.

— Je ne suis pas en très bons termes avec Don