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Page:Contes espagnols, trad. Contamine de Latour et Fouché-Delbosc, 1889.djvu/49

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qu’au moins pendant quelques années, les plus humbles soins de ma maison soient sa tâche ; elle apportera l’eau de la fontaine, elle lavera la vaisselle et aura le soin de la propreté de la cuisine. »

Alida et sa mère ne savent que penser des paroles du chevalier. Le seigneur de Lamindano trouve la plaisanterie par trop forte, et ne réussit pas à répondre.

Cependant, au bout de quelques instants, il s’écrie, essayant vainement de dissimuler sa colère :

— Je sais bien que vous plaisantez, car je ne vous pense pas capable de croire qu’Alida de Lamindano s’abaissera jamais jusqu’au point de s’occuper de choses aussi viles.

— Je suis loin de plaisanter ; au contraire, je parle en toute vérité ; si ce que je viens de dire ne vous plaît pas, si vous voulez pour votre fille un mari qui ressemble à Sancho de Emaldi, il vous faudra le chercher ailleurs, car le fils de mon père est décidé à ne se laisser gouverner par aucune femme.

— Par Sainte Marie ! — s’exclama Rodrigo Urtiz