Page:Contes espagnols, trad. Contamine de Latour et Fouché-Delbosc, 1889.djvu/53

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vous mourrez le premier ; j’ai d’autre part des alliés et des proches parents qui ne manqueront pas de me venger.

« Ah ! vous regardez la porte ! Malheur à vous si quelqu’un traverse le seuil pour venir à votre aide ! Avant que personne n’arrive ici, cette épée vous aura traversé le cœur.

« Il faut que vous me laissiez partir librement avec votre nièce ; mais comme vous êtes capable d’envoyer vos hommes d’armes derrière nous, je veux que vous nous accompagniez vous-même jusqu’à la tour d’Idokiliz. Votre vie vous répondra de notre sécurité pendant le trajet.

« Marchez, seigneur, marchez ; conduisez-nous à la demeure de mon parent Gonzalo de Idokiliz : nous irons à pied car la distance est courte, et gardez mon cheval jusqu’à ce que je l’envoie chercher ; j’espère que vous le remettrez à quiconque vous le demandera en mon nom, et que vous ne m’obligerez pas à mettre le siège devant votre tour pour le retrouver.

« Et toi, Graciosa, mon amour, ne tremble pas