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CONTES SECRETS RUSSES


sans doute ? — Oui, il est resté tout le temps dans ma cave. Allons, il se dégèlera ! — Je viens pour me confesser, batouchka : une fois, étant à la messe, j’ai vessé. — Est-ce là un péché ? Moi-même, un jour, il m’est arrivé de péter à l’autel. Ce n’est rien, mon cher ! Va et que Dieu t’assiste ! » Alors le pope enleva la ficelle qui fermait le sac et s’aperçut qu’il ne contenait qu’une bûche de bouleau. — « Ah ! maudit vesseur, où est donc le saucisson blanc ? — Ne voudrais-tu pas un υιτ, péteur que tu es ! »


    ensuite il ôta son pantalon, et releva la robe de la jeune fille. « Qu’est-ce que tu fais ? — Je cache là le cochon ! Personne ne l’y trouvera. » Au cours de l’opération, la pauvrette pousse des cris de douleur : « Ah ! que cela fait mal ! Je suis sûre que je saigne ! — Prends patience, je le cache comme je peux. » Arrive le pope : « Pourquoi y a-t-il tant de fumée dans l’izba ? — C’est, sans doute, qu’il y avait un fumeron dans le poêle, » répondit l’ouvrier ; « voyez, votre fille s’est brûlée, elle a complètement changé de visage. » Dès ce moment la jeune fille devint enceinte. Sentant l’enfant qui s’agitait dans son sein, elle dit à l’ouvrier : « Sais-tu une chose ? le cochon de lait que tu m’as fourré dans le ventre, y est revenu à la vie ! — Vraiment ? — Je te l’assure ! Il se remue tellement ! — Eh bien ! on peut le faire sortir en lui présentant du pâté. » La fille du pope prit un restant de pâté, alla à la remise où se trouvait la charrette et, mettant son pied gauche sur la roue, Cria : « Tchoukh, tchoukh, tchoukh ! »