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Page:Contes secrets Russes, 1891.djvu/180

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CONTES SECRETS RUSSES

que tu dis là, militaire ! Au contraire, fourre-le le plus avant que tu pourras, cela te fera du bien ! » Quand il eut βαισέ la vieille, le soldat s’en alla en disant : « Je ne sais pas si cela me fera du bien, mais j’en avais envie. »

Malheureusement pour lui, dans la soupente était alors couchée une jeune fille, nièce de la vieille ; elle vit toute cette scène et la raconta à ses amies ; dès lors le soldat fut en butte à leurs sarcasmes : « Il a fait l’amour avec la vieille, il a fait l’amour avec la vieille ! » lui cornaient-elles sans cesse aux oreilles. À bout de patience, il alla conter ses doléances à sa maîtresse d’une nuit. « Ah ! mon bienfaiteur, » répondit-elle, « que ne m’as-tu dit cela plus tôt ? j’aurais fait cesser les railleries de ces péronnelles ! Ah ! les pécores ! Est-ce que le trou d’une vieille ne vaut pas le leur ? Où donc prennent-elles le droit de se moquer ainsi ? Écoute, militaire : je reçois la visite d’une jeune fille que je traite pour une hernie ; viens ici demain soir, tu te cacheras dans le lit, je dirai à la fille de se mettre à quatre pattes, et tu lui en donneras en long et en large ! »

Le lendemain, à l’heure indiquée, le soldat se rendit chez la vieille et se fourra dans le lit. Au bout d’une demi-heure arriva la jeune fille ; dès que le soldat l’eut aperçue, il entra en érection. La vieille examina la visiteuse et lui dit : « Ma chère, des puces ont fait leur nid entre tes jambes, il n’y a pas moyen de les ôter autrement qu’avec la main,