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Page:Contes secrets Russes, 1891.djvu/195

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CONTES SECRETS RUSSES

un banc. La femme ouvre la porte, le soldat entre en criant : « Où est donc le maître de la maison ? — Il n’est pas ici. » Le soldat se mit à le chercher sur le poêle, dans la soupente, dans tous les coins ; à la fin, quelque chose sous le banc attira son attention. « Et cela, qu’est-ce que c’est ? — C’est un veau, » répondit la femme. À ces mots, le Petit-Russien fit entendre le mugissement de l’animal qu’il était censé être. « Eh bien ! puisque le maître de la maison est absent, tu vas le remplacer : couche-toi là ! — Ah ! mon Dieu, ne peux-tu pas attendre que mon mari soit revenu ? — Tu l’as belle à me dire d’attendre ! Il faut que je passe dans toutes les maisons du village et, si j’en néglige une seule, je recevrai trois cents coups de bâton sur le dos. Couche-toi donc vite, je n’ai pas le temps de causer avec toi. » La Petite-Russienne s’abandonna aux caresses du soldat, qui la pressa au point de la faire péter. Quant il l’eut βαισέε, il s’en alla.

Le mari sortit alors de sa cachette. « Eh bien ! femme, » dit-il, « je te remercie d’avoir pris cette peine pour moi ; tu n’as pas pu y tenir et tu t’es mise à péter, mais moi, je crois bien que j’aurais χιέ ! Oh ! femme, tu es intelligente, mais je suis encore plus intelligent que toi : tu as parlé de veau, et moi j’ai mugi comme un veau ! »