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Page:Contes secrets Russes, 1891.djvu/47

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CONTES SECRETS RUSSES

donnes à manger ? — Mais rien. — Voilà pourquoi il est si maigre. » De son côté, Gritzko, ayant remarqué le κον de Gapka, demanda : « Et ce que tu as là, qu’est-ce que c’est ? — Une poche. — À quoi te sert-elle ? — C’est pour mettre du tabac. Mets-y un peu le tien. — Eh ! pour qu’elle me morde ! J’en ai peur ! — Non, elle ne te mordra pas. » Après un moment d’hésitation, le gars consentit à mettre son tabac dans la poche de Gapka, ce à quoi celle-ci l’aida de son mieux. La chose plut à Gritzko, il quitta aussitôt la steppe, et revint chez lui en courant. « Papa, maman ! » cria-t-il dès qu’il fut rentré à la maison, « où est ma femme ? — Pourquoi te la faut-il ? — Je veux φουτρε ! — Elle va venir. » La jeune femme fut fort contente, néanmoins elle dit à son mari : « Attends jusqu’au dîner, ma mère a fait des beignets. — Non, je n’ai pas faim, » répondit Gritzko, « allons mettre du tabac dans ta poche. » Et il se hâta de passer des paroles aux actes.

Mais peu après Gapka se plaignit d’être souffrante. « Que faire ? » demanda le jeune homme ; — « De braves gens m’ont dit, » reprit-elle, « que si le bœuf de notre voisin me léchait le κυλ, cela me guérirait peut-être ; va le prier de nous le prêter. » Gritzko se rendit à la maison voisine : « Votre bœuf peut-il venir lécher le κυλ de ma femme ? — Certainement. » Il revint chez lui et dit à Gapka : « Le voisin amène son bœuf. » La jeune femme se retrousse, tend son derrière devant la