Page:Contes secrets Russes, 1891.djvu/49

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
27
CONTES SECRETS RUSSES

vement de la grosseur du poing. — Mais cela doit vous tuer ! — Veux-tu, pour avoir une idée de la chose, que je te passe là seulement un fétu de paille ? » Celle à qui cette proposition était faite se coucha par terre, et son amie lui introduisit un brin de paille dans les parties génitales. « Oh, cela fait mal ! »

À quelque temps de là, le père d’une des deux jeunes filles l’obligea à prendre un époux. Quand elle eut passé deux nuits dans le lit conjugal, la nouvelle mariée vint voir son amie : « Bonjour, ma chère ! » L’autre se mit aussitôt à l’accabler de questions. « Eh bien ! » répondit la visiteuse, « si j’avais su ce que c’était, je n’aurais obéi ni à mon père, ni à ma mère. J’ai bien pensé que j’allais mourir, je t’assure que je n’en menais pas large ! » Ces paroles de la jeune femme effrayèrent tellement son interlocutrice, que celle-ci se jura de rester fille. « Je ne me marierai pas, » dit-elle, « à moins que mon père ne m’y contraigne en employant la force, et encore, dans ce cas, je ne me marierai que pour la forme, j’épouserai un homme incomplet ».

Or, il y avait dans ce village un gars extrêmement pauvre ; il était trop gueux pour pouvoir prétendre à un beau parti et néanmoins il ne voulait pas se mal marier. Ayant surpris la conversation qu’on vient de lire, ce jeune homme résolut d’en profiter : « Quand j’aurai l’occasion de parler à cette sotte, je lui dirai que je n’ai pas de υιτ, »