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Page:Contes secrets Russes, 1891.djvu/67

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CONTES SECRETS RUSSES

de tremble. « Lâche-moi, lâche-moi ! Je n’ai que faire de tes noisettes ! » commença à crier le satyre. — « Tu plaisantes, tu sauras les casser ! » Le chasseur lui fit l’ablation des testicules, puis il le lâcha et lui offrit cette fois une noisette pour de bon. Le satyre la cassa avec ses dents. — « Eh bien, quand je te le disais, que tu réussirais à les croquer ! » Ensuite chacun d’eux tira de son côté ; mais, avant de s’éloigner, le satyre dit d’un ton de menace au chasseur : « Allons, c’est bien ! quand tu iras chauffer ton séchoir, je te jouerai un tour ! »

Rentré chez lui, le chasseur s’assit sur un banc. « Oh, femme, » dit-il, « je n’en puis plus ! Va donc chauffer le séchoir ! » La femme y alla, alluma du feu et se coucha le long du mur. Arrivèrent deux satyres qui se mirent à causer ensemble. « Brûlons le séchoir ! » dit l’un d’eux. — « Non, regardons d’abord s’il a une blessure comme celle qu’il t’a faite. » Ils regardèrent. « Eh bien, mon ami, la sienne est encore plus grande que la tienne ; vois donc comme elle est large, on y ferait entrer un bonnet ! Et qu’elle est rouge ! » Cela dit, ils se séparèrent pour retourner chacun dans son bois.