Aller au contenu

Page:Contes tjames, trad. Landes, 1887.djvu/104

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Quand ses parents furent morts le niais fut, en deux ou trois ans, dépouillé de tous ses biens ; quelques-uns lui donnaient à manger par charité, mais il était incapable de gagner sa vie. Il alla alors demander une fille en mariage. Trois jours après qu'ils furent accordés il lui dit : Mon père m'a fait une recommandation, il ne serait pas convenable de ne pas l'observer. La fille répondit : Les ordres des parents sont chose grave ; ce qu'ils t'ont dit, dis-le moi, ne me le cache pas. Le mari dit : Mon père m'a dit : Quand tu prendras une femme, propose-lui une énigme, si elle la devine tu resteras avec elle, sinon tu la quitteras.

Il prit ainsi trois femmes successivement sans qu'aucune devinât l'énigme ; chaque fois, il cassait une des sections de son bâton et la leur donnait en guise d'indemnité. Au bout d'un an on lui désigna une fille pauvre et sans parents, qui était employée chez des étrangers et on la lui donna en mariage. Il dit à cette fille : Mon père m'a fait une recommandation, il ne serait pas convenable de ne pas l'observer. La fille répondit : Quoi que ce soit, dis-le moi. Le niais dit : C'est une énigme : Le nhûk est sous le litchi ; qui a vu le roi sous l'oranger ?

La fille lui demanda : Sur le terrain où habitaient tes parents, y a-t-il encore une clôture ? Non, répondit-il, on l'a coupée. — Y a-t-il encore quelques arbres ? — Oui, dit-il, il y a des arbres fruitiers. La fille dit : S'il en est ainsi, mène-moi à cet endroit. — Pourquoi faire, dit-il ? — Mène-moi toujours. — Arrivés sur les lieux elle vit le grenadier, le goyavier, l'oranger, le litchi, le cocotier et comprit que sous ces arbres il y avait de l'argent caché. Elle ne dit rien à son mari, mais elle lui ordonna de couper le grenadier et d'en extraire les racines. Pourquoi cela, demanda-t-il ? — Travaille toujours, dit-elle. — Il déracina le grenadier et y trouva un tas de sapèques. La femme dit alors à son mari d'aller acheter une paire de buffles, un char, et de