Page:Convention - Colonies.djvu/22

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tude de liberté dont on peut jouir dans l’état de sociabilité, vous devez aussi rapprocher les esclaves de l’état de liberté, en sorte qu’ils puissent y arriver sans sécousses et par les seuls moyens que la loi leur offrira. Par ce moyen, vous éviterez ces déchiremens indispensables d’un tout homogène, dont vous voulez porter une partie vers un but, en retenant l’autre dans un poînt fixe. De plus, cette mesure, en comblant la dose de bonheur à laquelle chaque individu aspiroit, vous les attacherez tous au nouvel ordre de choses, qui pourra seul maintenir leurs jouissances et leurs droits.

Comme nous ne pouvons pas douter de l’intention perfide de nos ennemis de détruire nos colonies par le soulèvement de nos esclaves, nous devons nous hâter de prendre les mesures les plus sûres pour déjouer leurs projets. Eh ! quelle mesure y sera plus propre, que celles de rendre nos esclaves infiniment plus heureux qu’ils ne le sont, et mettre, par ce moyen, nos ennemis dans l’impuissance de leur offrir, par la révolte, un sort plus heureux que celui que nos sages loix leur offriront ?

J’entends souvent faire cette question.

Quels sont les moyens de défenses générales pour garantir nos colonies d’une invasion ? J’avoue que je n’en connois pas de plus sûr et de moins dispendieux que celui de faire que tous les individus, libres ou esclaves, soient véritablement intéressés à les défendre et en repousser l’ennemi. Or, il est bien évident que, si vous améliorez le sort de vos esclaves de telle manière qu’ils soient convaincus que sous un autre gouvernement ils ne seront pas mieux ; il est bien évident, dis-je, que dans cette hypothèse ils concouront, par tous des moyens qui seront en leur pouvoir, à repousser ceux qu’ils croiront venir