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Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 1, 1839.djvu/232

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CHAPITRE XXXIII.


Ô Bath, ville illustrée par le règne de Beau Nash, rendez-vous des joueurs, des fripons et des fats, je te salue, capitale des mondes !
ANSTRY, Le Guide de Bath.


En prenant congé de Mrs Fitzgerald, Émilie et sa tante lui firent promettre de leur écrire ; l’amitié qu’elles avaient conçue pour la jeune veuve était encore augmentée, et c’était avec peine qu’elles la laissaient dans l’isolement où elle persistait à vouloir se renfermer. Le général Maccarthy était reparti pour l’Espagne sans avoir rien changé à ses premières propositions, et laissant sa nièce livrée à une douleur d’autant plus amère qu’un instant elle avait cru en entrevoir le terme.

M. Benfield, contrecarré dans l’un de ses projets favoris, dans celui que peut-être il avait eu le plus à cœur de voir réussir, et d’où il faisait dépendre le bonheur du reste de sa vie, refusa obstinément d’être du voyage lorsque sir Edward lui proposa de les accompagner à Bath ; et Yves étant retourné à Bolton, avec Clara, le reste de la famille descendit à l’hôtel que John lui avait retenu peu de jours après l’entrevue rapportée dans le chapitre précédent. Aucun de ses membres n’était disposé à prendre beaucoup de part aux plaisirs qui se trouvent réunis à Bath dans la saison des bains ; mais lady Moseley avait témoigné le désir de paraître encore une fois sur ce grand théâtre de la mode, au milieu de ce rendez-vous général de la meilleure société ; et ses enfants s’étaient fait, comme son époux, un devoir de lui obéir.

Lady Moseley y trouva un grand nombre de connaissances, qui toutes se firent une fête de revoir son aimable famille ; les visites se succédèrent, et elle se voyait tous les jours entourée d’un cercle aussi brillant que nombreux.

Sir William Harris, le propriétaire du Doyenné, qui autrefois