Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 10, 1839.djvu/164

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n’y a aucun doute que vous n’ayez parcouru bien des terres éloignées, appartenant à un bâtiment si léger.

— Moi ! je n’ai jamais été à terre, reprit le jeune garçon d’un air pensif, cela doit être drôle. Ils disent qu’on peut à peine y marcher, tant elle est tranquille ! J’ai fait une question et la dame Vert-de-Mer avant d’entrer dans cet étroit passage, pour savoir quand je devais aller à terre.

— Et elle répondit ?

— Elle fut quelque temps avant de répondre. Deux quarts se passèrent avant que je pusse lire un mot ; mais à la fin j’eus une réponse. Je crois qu’elle s’est moquée de moi, quoique je n’aie jamais osé demander à mon maître ce qu’il en pensait.

— Te rappelles-tu les paroles ? peut-être nous pourrions t’aider, car il y en a parmi nous qui connaissent la plupart des sentiers de la mer.

Le jeune garçon regarda autour de lui d’un air timide et soupçonneux, et, mettant avec précipitation une main dans sa poche, il en retira deux morceaux de papier, tous les deux contenant une copie, et ayant évidemment été souvent étudiés.

— Voilà, dit-il, d’une voix basse : ceci était sur la première page. J’eus si peur que la dame ne fût en colère, que je n’osai regarder de nouveau jusqu’au premier quart, et alors tournant le feuillet je trouvai ceci.

Ludlow prit le morceau de papier qui lui avait été offert le premier et fut l’extrait suivant, qui était écrit de la main d’un enfant :

« Je te prie, souviens-toi que je t’ai rendu de grands services, que je ne t’ai jamais trompé, que je ne t’ai jamais fait de mensonges, enfin que je t’ai servi sans murmures ni sans plaintes. »

— Je crus que c’était une moquerie, continua le jeune garçon lorsqu’il vit que le jeune capitaine avait terminé sa lecture, car c’était à peu près la même chose, quoique plus joliment arrangé, que ce que j’avais dit moi-même.

— Et quelle fut la seconde réponse ?

— Voici ce que je trouvai au premier quart du matin, reprit l’enfant en lisant lui-même le second extrait :

« Tu penses qu’il est beau de marcher sur les vagues de la mer salée, et de courir sur les vents aigus du nord. »

— Je n’ai plus rien osé demander. Mais, qu’est-ce que cela