en toute sécurité l’imputer à la bonté de Dieu. Et toi, mon enfant, ajouta-t-il avec une tendresse paternelle en s’adressant à Meta, tu as été péniblement éprouvée dans ta jeune existence. Mais Dieu est avec toi, comme il est dans ce nuage bleu, dans ce soleil d’or, dans cette masse glacée qui est là-bas s’élevant jusqu’au ciel, dans tous ses ouvrages qui sont si brillants à nos faibles regards ! Tourne-toi avec moi vers cette montagne qui, à cause de sa forme, est appelée la Mitre. Regarde bien ; ne vois-tu rien de particulier ?
— C’est une masse de rochers sauvages, mon père, répondit Meta.
— Ne vois-tu rien de plus sur le sommet ?
Meta regarda attentivement, car il paraissait sur le pic le plus élevé un objet si petit et si semblable à une ligne tracée à l’horizon, que d’abord elle passa la main sur ses yeux, pensant que c’était un cheveu qui était devant sa vue.
— Mon père, s’écria enfin la jeune fille en joignant les mains avec ferveur, je vois une croix !
— Ce rocher est le symbole de la justice éternelle de Dieu, ma fille ; cette croix, le gage de ses faveurs et de son amour. Va, mon enfant, et conserve l’espérance.
Les pèlerins se retournèrent et descendirent la montagne dans un silence contemplatif. Dès cette soirée ils traversèrent le lac, et couchèrent dans l’ancienne et romantique ville de Rapperschwyl. Le jour suivant, le pèlerinage étant heureusement accompli, ils se dirigèrent vers leur habitation lointaine en descendant le Rhin en bateau.
CHAPITRE XXIX.
- Lord Byron. Caïn
e retour des pèlerins fut un jour de joie pour tous ceux qui
habitaient Duerckheim. Bien des prières avaient été dites à leur
intention pendant leur longue absence, et divers rapports vagues