messagers à Vevey pour informer les autorités d’une affaire qui compromettait la sûreté d’un officier du grand canton (tel était le titre de Balthazar), et qui avait coûté la vie à un citoyen du pays de Vaud. D’un autre côté, on envoya une communication semblable à Sion, ces deux villes étant à peu près à égale distance du couvent, avec une pressante invitation aux autorités d’être promptes, car une enquête paraissait nécessaire. Melchior de Willading, dans une lettre à son ami le bailli, lui représenta les inconvénients de son retour avec Adelheid dans une saison si avancée, et l’importance du témoignage d’un fonctionnaire ; de son côté le supérieur se chargea de faire des représentations dans le même sens aux chefs de sa république. Dans ce siècle, la justice n’était pas administrée aussi franchement et aussi ouvertement qu’elle le fut depuis ; les procédures étaient enveloppées de ténèbres ; la divinité aveugle était beaucoup mieux connue par ses décrets que par ses principes, et le mystère était alors considéré comme un auxiliaire important du pouvoir.
Après cette courte explication, nous passerons au troisième jour après l’arrivée des voyageurs au couvent, renvoyant le lecteur au chapitre suivant, pour connaître les événements que ce jour amena.
CHAPITRE XXXVI.
l existe un second champ de repos pour ceux qui meurent
sur le Saint-Bernard, assez près du couvent. Au moment qui
termine le dernier chapitre, à l’approche de la nuit, Sigismond
se promenait parmi les rochers sur lesquels la petite chapelle
est construite, accablé par les réflexions que les événements