Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 13, 1839.djvu/330

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qui arrivent sont les bien-venus, et nous quittent en paix.

— Cela convient à des Augustins qui logent sur le sommet des Alpes. A-t-il une suite ?

— Il était avec un ami et était suivi d’un valet. Son ami cependant est parti pour l’Italie, lorsque le noble Génois s’est déterminé à rester jusqu’à l’interrogatoire. On parla d’importantes affaires et d’explications qui devaient être données sur le retard du seigneur italien.

Peterchen regarda de nouveau fixement le prieur, et sourit de son ignorance.

— Écoutez, bon prieur, ce que je vais vous dire. Quoique je vous aime beaucoup, ainsi que Melchior de Willading et sa fille je me serais cependant épargné le voyage sans ce même Génois. Ne me faites aucune question : le temps de parler viendra, et Dieu sait que je ne précipite rien. Vous verrez alors comme un bailli du grand canton sait se conduire. Maintenant je me confie à la prudence. L’ami est parti en hâte pour l’Italie, afin que ce délai ne cause aucune surprise ! Chacun peut faire ce qu’il lui plaît sur la grande route. C’est mon plaisir de voyager avec honneur et sécurité ; d’autres peuvent avoir un goût différent. N’en disons pas plus sur ce sujet, bon père Michel ; que nos regards eux-mêmes soient prudents. — Et maintenant, pour l’amour du ciel, un petit verre de kirschwasser !

Ils étaient à la porte du réfectoire, et la conversation cessa en entrant, Peterchen chercha son ami le baron, le signor Grimaldi et le châtelain de Sion, grave et puissant magistrat d’extraction allemande, ainsi que le bailli et le prieur, mais dont la famille, par une longue résidence sur les confins de l’Italie, avait pris quelques-unes des particularités du caractère méridional. Sigismond et le reste des voyageurs furent exclus du repas, auquel les prudents religieux avaient l’intention de donner un caractère semi-officiel.

La rencontre entre Peterchen et ceux qu’il venait de quitter n’eut rien d’extraordinaire. Mais celle du châtelain et du bailli, qui représentaient les autorités de deux États voisins et amis, fut marquée par une profusion de politesses politiques et diplomatiques. Beaucoup de questions furent échangées sur des objets personnels et publics, essayant de se surpasser l’un l’autre en manifestant leur intérêt sur les plus petits détails. Quoique la