Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 14, 1839.djvu/390

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circulant plus au loin, et en outre tenant infiniment moins de place ;

— Que les ambassadeurs placent le dos du trône en dehors ; que les aristocrates placent un rideau cramoisi par-devant, et que le roi s’assied dessus ;

— Que la nature a créé des inégalités dans les hommes et dans les choses, et que les institutions humaines ont pour but d’empêcher le fort d’opprimer le faible ; ergo, que les lois encouragent les inégalités factices comme une conséquence légitime ;

— Qu’en outre les lois de la nature ayant fait un homme sage, et un autre fou, — celui-ci fort et celui-là faible, — les lois humaines bouleversent le tout en faisant le sage fou, et le fou sage, — celui-ci faible et celui-là fort. C’est ainsi que j’ai obtenu la pairie ;

— Que les Divins[1] sont ordinairement des Riddles[2], et que les Riddles, pour beaucoup de gens, sont par conséquent des Divins ;

— Que l’expédient d’établir la base de la société sur un principe du caractère le plus sordide, que la parole de Dieu condamne et dont l’expérience des hommes a prouvé l’insuffisance, peut au moins être mis en doute sans exposer le dissident à la tentation de devenir un voleur de moutons ;

— Qu’il est rare que nous apprenions la modération au milieu des troubles politiques, jusqu’à ce que quarante milles carrés de terrain aient disparu sous nos pieds ;

— Que ce n’est pas un signe infaillible d’une grande élévation d’esprit de dénigrer nos semblables, tandis que nous exaltons le mérite de nos cochons, de nos chats, de nos arbres et de nos pierres ;

— Que l’élite de la sagesse des nations, semblable à celle des écoles, propage beaucoup de doctrines très-douteuses ;

— Que la totalité du peuple n’est point infaillible, pas plus qu’une portion de ce même peuple ;

  1. God-likes. (Voyez les notes précédentes.)
  2. Énigmes.