CHAPITRE PREMIER.
a côte d’Angleterre, quoique plus belle que la nôtre[1], est plus
remarquable par sa riante verdure et par un air général de civilisation
que par ses beautés naturelles. Ses rochers de craie peuvent
paraître nobles et hardis aux Américains, quoique, comparés aux
masses de granit qui bordent la Méditerranée, ils ne soient que des
taupinières ; et l’œil du voyageur expérimenté cherche d’autres
beautés dans les vallées écartées, les haies verdoyantes et les groupes
de villages qui ornent la côte de cette île féconde. Portsmouth même,
si on le considère uniquement sous le rapport du pittoresque, n’est
pas un échantillon favorable des ports britanniques. Une ville située
sur une humble pointe, et fortifiée à la manière des Pays-Bas, avec
un excellent port, présente plus d’images de ce qui est utile que de
ce qui est agréable, tandis qu’un arrière-plan de montagnes modestes
n’offre guère que les coteaux verdoyants de la campagne. À
cet égard, l’Angleterre même à la fraîche beauté de la jeunesse
plutôt que les couleurs harmonieuses d’une époque plus avancée de
- ↑ Celle d’Amérique.