bon sermon dans le culte public valait mieux que toutes les prières qui peuvent sortir de la bouche ou du cœur.
CHAPITRE XIV.
es idées de ce M. Bragg et de notre ancien compagnon de
voyage, M. Dodge, sur les formes religieuses paraissent être particulières,
dit sir George Templemore en traversant la pelouse en
face du wigwam, avec les trois dames, Paul Powis et John Effingham,
pour aller se-promener sur le lac. Je crois qu’il serait difficile
de trouver un autre chrétien qui refuserait de s’agenouiller
pour prier.
— En cela vous vous trompez, Templemore, répondit Paul ; car, pour ne rien dire d’une secte particulière qui a une pieuse horreur de cette pratique, ce pays est plein de gens qui y ont renoncé. Nos dignes ancêtres, comme tous les néophytes, ont donné dans l’extrême relativement aux formes, comme en beaucoup d’autres choses. Quand vous irez à Philadelphie, vous verrez un exemple burlesque, — burlesque, s’il ne s’y mêlait quelque chose de révoltant, — de la manière dont on peut être étranglé par un moucheron et avaler un chameau ; et je suis fâché d’avoir à dire que c’est notre propre église qui le fournit.
C’était une musique délicieuse pour les oreilles d’Ève d’entendre Paul Powis citer « ses dignes ancêtres » comme ayant été Américains, et s’identifier si complètement avec le pays où elle avait elle-même reçu le jour. Car, quoiqu’elle blâmât plusieurs de ses usages et qu’elle ne fermât point les yeux sur les absurdités et les contradictions qu’elle y remarquait, elle avait trop bien vu les autres pays pour ne pas être fière de ce que le sien contenait d’excellent. Elle trouvait aussi du plaisir à l’entendre déclarer ouvertement qu’il appartenait à la même église pour laquelle elle avait un respect si profond.
— Et qu’y a-t-il de si ridicule à Philadelphie qui ait rapport à notre vénérable église ? lui demanda-t-elle. Je ne suis pas disposée à la trouver en faute.