tentative pour empêcher un citoyen, par l’intimidation de faire valoir ses droits.
— En ce qui concerne cette assemblée, dont le projet a été formé par l’ignorance ou une basse méchanceté, je conviens avec vous qu’elle finira probablement comme finissent de pareils efforts, par le ridicule. Mais…
— Pardon, monsieur John, s’écria Aristobule, l’agitation est effrayante. On a été jusqu’à parler de la loi de Lynch[1].
— En ce cas, dit M. Effingham, il faut véritablement montrer plus de fermeté. — Connaissez-vous, Monsieur, quelqu’un qui ait osé faire une telle menace ?
Aristobule baissa les yeux sous le regard sévère de M. Effingham, et il regretta de lui en avoir tant dit, quoiqu’il n’eût dit que la vérité. Il bégaya une explication obscure et à peine intelligible, et proposa de se rendre en personne à l’assemblée, afin de bien comprendre ce qui s’y passerait sans courir le risque de se méprendre. M. Effingham y consentit ; car il était trop indigné de cet attentat à ses droits comme citoyen et comme homme pour vouloir discuter ce sujet plus longtemps avec son gérant. Aristobule partit. John Effingham resta avec son cousin longtemps après que tout le reste de la famille se fut retiré chacun dans son appartement, et pendant ce long espace de temps il lui communiqua sur cette affaire bien des détails que M. Effingham ne connaissait nullement.
CHAPITRE XV.
uoique l’affaire de la pointe continuât à répandre l’agitation
le jour suivant dans le village de Templeton, on l’avait presque
- ↑ La loi de Lynch consiste en deux mots : à se rendre justice à soi-même. Il y a eu plusieurs exemples de cet abus dans les établissements éloignés du centre des États-Unis.