ou
CHAPITRE PREMIER.
uand M. Effingham se fut déterminé à retourner en Amérique,
il envoya ordre à son gérant de mettre sa maison de
New-York en état de le recevoir. Il avait dessein d’y passer l’hiver,
et d’aller à sa maison de campagne quand le printemps ferait
sentir sa douce influence. Une heure après avoir quitté le paquebot,
Ève se trouva donc à la tête d’un des plus grands établissements
de la plus grande ville d’Amérique. Heureusement pour
elle, son père avait trop de jugement pour regarder une épouse
ou une fille comme n’étant qu’une servante de première classe, et
il jugea avec raison qu’il devait employer une partie de son revenu
à se procurer les services d’une femme que ses qualités
missent en état de soulager une maîtresse de maison d’un fardeau
si pesant. Il n’était pas de ces gens qui, pour donner une de ces
fêtes à prétention, qui n’amusent personne et dans lesquelles la
folie de l’un ne cherche qu’à lutter contre l’ostentation de l’autre,
dépensent une somme qui, sagement employée, suffirait pour
maintenir un système d’ordre dans une famille pendant tout le
cours d’une année ; qui y consacrent volontiers tous leurs moyens,