Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 17, 1840.djvu/319

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— J’épouserai qui vous voudrez.

— Mabel, non, c’est vous qui devez choisir votre mari.

— Je n’ai pas de choix à faire. Personne ne m’a recherchée en mariage que Pathfinder et M. Muir, et ; entre eux deux, ni vous ni moi nous n’hésiterions. — Non, mon père, j’épouserai qui vous choisirez.

— Vous connaissez mon choix, ma chère fille. Personne ne peut vous rendre aussi heureuse que notre digne guide.

— Eh bien donc, s’il continue à désirer de m’épouser, s’il le demande encore, car vous ne voudriez pas que votre fille s’offrît elle-même à lui ou que quelque autre lui fît cette offre pour elle ; — et tandis qu’elle parlait ainsi le sang revint animer ses joues pâles, car sa résolution généreuse avait fait refluer vers son cœur le fleuve de la vie, — non, il faut que personne ne lui en parle ; mais s’il me recherche encore, si après avoir entendu tout ce qu’une fille franche doit dire à l’homme qui va être son mari, il désire encore m’épouser, je serai à lui.

— Que Dieu vous récompense, ma chère Mabel ; qu’il vous bénisse et vous récompense comme le mérite la meilleure des filles !

— Oui, mon père, que la paix rentre dans votre esprit ; partez pour votre expédition le cœur plus léger, et fiez-vous à Dieu. À présent vous n’aurez plus d’inquiétude pour moi ; Le printemps prochain, — il faut m’accorder un peu de temps, mon père, j’épouserai Pathfinder, si son cœur noble continue à le désirer.

— Mabel, il vous aime comme j’aimais votre mère. Je l’ai vu pleurer comme un enfant en me parlant de ses sentiments pour vous.

— Je le crois, j’en ai vu assez pour me convaincre qu’il a meilleure opinion de moi que je ne le mérite ; et certainement il n’existe personne pour qui j’aie plus d’estime et de respect que pour Pathfinder, — pas même vous, mon cher père.

— C’est comme cela doit être, ma fille, et cette union sera heureuse. — Puis-je dire cela à Pathfinder ?

— Je préfère que vous ne lui disiez rien, mon père. Laissez les choses venir d’elles-mêmes et naturellement. La femme ne doit pas faire les avances ; c’est à l’homme à demander la femme. — Le sourire qui brillait sur les traits de Mabel pendant qu’elle prononçait ces mots, avait quelque chose d’angélique comme le pensa son père ; cependant un homme plus exercé a découvrir