Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 2, 1839.djvu/420

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Page 52, ligne 37.

… Faisait apercevoir la mer dans le lointain.

Ude, île qui a plus de quarante lieues de long, est placée en face des côtes de New-York et du Connecticut. Le bras de mer qui la sépare du Continent se nomme Sound, et dans ces comtés on dit par excellence The Sound. La largeur de cette nappe d’eau varie de 5 milles à 30.

Page 76, ligne 27.

… « Les troupes régulières sont à deux pas, cavalerie et infanterie. »

Il est mort, il y a peu d’années, à Bedford dans le West-Chester, un paysan aisé nommé Élisha H. Cet individu était un des espions les plus affidés de Washington. Par la teneur de leur traité, H. ne devait jamais être mis en rapport avec trois personnes. Les risques qu’il courait étant trop imminents, on lui permit aussi de s’attacher au service de sir Henry Clinton. Son amour pour le pays et sa discrétion inspiraient une telle confiance à Washington, qu’il était souvent instruit des mouvements militaires les moins importants ; depuis assez longtemps, lorsque le hasard l’amena dans la capitale, alors occupée par les Anglais, au moment qu’une expédition allait partir pour attaquer un poste assez faible établi à Bedford son village natal, où les Américains avaient un dépôt de provisions. H. s’assura facilement de la force et de la destination du détachement chargé de cette mission, mais il ne savait comment transmettre cet avis à l’officier qui commandait à Bedford, sans dévoiler son véritable caractère à une troisième personne. Le temps manquait pour prévenir Washington, et, pressé par la circonstance, il se décida à hasarder d’adresser une courte note au commandant américain, lui signalant le danger et précisant le moment où l’on devait s’attendre à être attaqué ; il s’aventura même à mettre au bas de cette note ses initiales E.’H., quoiqu’il eût déguisé son écriture, dans la pensée qu’étant suspect à ses concitoyens, cette précaution pourrait contribuer à donner plus de poids à l’avertissement. Sa famille demeurant à Bedford, la note fut aisément remise, et arriva en temps convenable. H. resta à New-York.

L’officier américain fit ce que tout autre aurait fait à sa place, il envoya un courrier avec la note à Washington, pour demander ses ordres, et en attendant prépara sa petite troupe à se défendre le mieux possible.

Le quartier-général de l’armée américaine était alors dans les hautes terres. L’exprès rencontra heureusement Washington faisant une tournée d’observation sur la frontière ; la note lui fut remise, il la lut sans descendre de cheval, ajouta au crayon « croyez tout ce que E. H. vous dira George Washington, » et rendit ce papier au courrier, en lui ordonnant de ne pas perdre une seule minute.

Lorsqu’il atteignit Bedford, l’attaque était commencée, l’officier prit le papier et le mit dans sa poche. Les Américains furent défaits, leur chef tué, et l’on trouva sur lui la note de H. avec la note écrite par Washington.

Le lendemain, H. fut mandé en présence de sir. Henry Ctinton, qui, après l’avoir questionné sur plusieurs objets, lui montra tout à coup le papier qu’il tenait, lui demandant s’il connaissait l’écriture, et s’il savait qui était ce E. H. « C’est Elijah Hadden, l’espion que vous avez fait pendre avant-hier, à Powles-