nous mieux de dormir sur cette affaire. Demain matin nous nous reverrons la tête plus froide et le cœur tout aussi chaud.
— Bonsoir, Dick, dit sir Gervais en présentant les deux mains à son ami, tandis que celui-ci passait devant lui pour s’en aller.
— Bonsoir, Gervais. Jetons ce misérable fourbe par-dessus le bord, et ne pensons plus à lui. J’ai presque envie de vous demander demain un congé, uniquement afin de courir à Londres pour lui couper les oreilles.
Sir Gervais sourit en lui faisant un geste d’adieu ; et les deux amiraux se séparèrent avec le même sentiment d’amitié qui les avait unis pendant leur carrière remarquable.
CHAPITRE VIII.
ychecombe-Hall, dans son administration intérieure, réunissait
la plupart des traits qui caractérisent la demeure d’un garçon, et
n’était ni en avance ni en arrière de ce siècle en ce qui concerne les
orgies de table. Quand le maître de la maison se relâchait un peu,
les domestiques imitaient uniformément son exemple. La table de
sir Wycherly était toujours bien servie, et l’on faisait presque aussi
bonne chère dans la cuisine que dans la salle à manger, le vin seul
excepté. Mais au lieu de vin, les domestiques avaient à discrétion
d’excellente double ale, brassée à la maison, de sorte que les deux
breuvages différaient de nom plutôt que de qualité. Sir Wycherly ne
buvait que du vin de Porto ; car, au milieu du dernier siècle, peu
d’Anglais buvaient de meilleurs vins ; encore son porto n’était-il pas
un vin d’élite et mûri par les années ; la force en faisait le principal
mérite, et comme la double ale n’était guère moins forte, la différence
entre du vin médiocre et d’excellente ale n’était pas très-considérable :
fait qui était à la connaissance de toute la maison du
baronnet, qui en avait fait la comparaison plus d’une fois, et qui
donnait la préférence à l’ale, à l’exception du sommelier de mistress
Lurder.